Ce n’est d’habitude pas vraiment mon genre de musique préférée, mais un petit disque de shred de temps à autre n’est pas pour me déplaire. Alors, quand j’ai eu l’occasion d’avoir un exemplaire de The Art Of Malice de John 5, ancien artificier de Marylin Manson et actuellement de Rob Zombie, je me suis dis que ça pourrait ravir certains d’entre vous.
Cet album est un détonnant mélange, qui s’affirme dès la prise en main du CD. On a une figure du métal d’aujourd’hui, peinturlurée à la Kiss et qui tient dans ses mains l’icône de la guitare vintage, une telecaster bleue qui n’a rien de la gratte habituelle pour ce type de musique énervée. Le bonhomme va jouer de cette dualité tout au long de la galette, c’est un peu le fil rouge du disque.
La première piste démarre fort avec « The Nightmare Unravels », un gentil arpège en son clair se transforme rapidement en une bonne rythmique qui envoie le bois en palm mute et un riff qui déboule à 2000 à l’heure. Le ton est donné, ça va jouer. Et des rythmique qui envoient et des riffs efficaces, ça ne manque pas, on en retrouve régulièrement tout au long des 12 pistes du CD. Pour les rythmiques, je vous conseille par exemple celle de Ill Will Or Spite qui nous cueille après une intro presque électro. Bien grasse, un vrai petit bonheur.
Un autre constante de cet album et le nombre de chansons qui m’ont immédiatement faites penser à Joe Satriani, période Flying In A Blue Dream, que ce soit dans la construction harmonique ou les soli : Ya Dig? (avec Billy Sheehan à la basse, mais honnêtement je n’ai pas entendu de grosse différence par rapport aux autres pistes de basse de l’album), Wayne County Killer et The S. Lot sont dans cette veine et ce sont les plus réussies à mon sens au rayon shred. Une irrésistible envie de taper du pied m’a pris à chaque fois que je les écoutais. C’est plutôt bon signe.
Mais là où John 5 fait vraiment différemment de la majorité de ses petits camarades shredders, c’est en intercalant presque à chaque fois une piste purement country entre ses chansons plus rock / metal. Et là pour moi, c’est le régal. Je suis incapable de jouer dans ce style, mais j’ai la plus grande admiration pour ceux qui le peuvent. Et là pas de doute, il sait. The Art Of Malice (avec une intro qui n’est rien de moins que le Recuerdo de la Alhambra, mais on enchaine rapidos sur des runs country), J.W., Portrayed As Unremorseful (qui mélange cette fois dans la chanson country et métal, avec au passage un clin d’œil à Led Zep), Steel Guitar Rag (cette piste est ma favorite dans ce style, un pur sucre country old school. Vraiment sympa avec chicken picking et effets de pedal steel pour tout le monde).
Pour finir l’album John 5 nous a encore concocté une surprise en forme de ballade acoustico-celtique (en open tuning je dirais) The Last Page Turned, qui détonne encore par rapport au reste du disque. Il est vraiment plein de surprise ce garçon et il joue dans tous les styles admirablement bien. Il me fait penser à Steve Morse dans cette optique là. Ils ont définitivement des points communs.
Globalement c’est un bon album si on aime le shred et / ou la country. Alors bien sûr par moment c’est un peu too much à mon goût avec trop de racacou ou des arpèges en sweep que je trouve ringard maintenant (dire que je suis allé voir Malmsteen 2 fois en concert …), mais techniquement il n’y a rien à dire.
On pourrait l’attaquer en disant que ce disque n’est pas uniforme, qu’il se disperse, mais je trouve que c’est un bien et puis ça repose et rafraichit les oreilles. Et en plus, les premières fois, j’avoue que ça m’a bien fait marrer d’avoir ces rythmes country après des grosses rythmiques bien grasses.
Mais guitaristiquement parlant, on a quand même du mal à croire que tout a été joué sur des telecasters … bon certainement pas celle de la couverture de l’album, mais quand même.
Voici la set list :
1. The Nightmare Unravels
2. The Art of Malice
3. Ill Will Or Spite
4. J.W.
5. Ya Dig? (feat. Billy Sheehan)
6. Can I Live Again
7. Portrayed As Unremorseful
8. Steel Guitar Rag
9. Wayne County Killer
10. Fractured Mirror (Ace Frehley cover)
11. The S. Lot
12. The Last Page Turned
Vous pouvez vous faire une idée et écouter l’album sur Deezer ou sur Spotify
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