Le dernier album d’Eric Bibb s’intitule Booker’s Guitar et je dois dire pour planter le décor que c’est une pure merveille. Point barre. Si vous aimez le blues acoustique, vous DEVEZ vous procurer cet album.
Absolument tout est bon dans cette galette, les musiques, les paroles, le livret, le packaging et surtout l’histoire de sa conception.
La gestation de l’album est en fait un merveilleux hasard. Comme le raconte Eric dans le livret (dont je vous conseille hautement la lecture), après un concert en Angleterre, un monsieur d’un certain âge l’a abordé alors qu’il signait quelques autographes. Il disait posséder la guitare de Bukka White et serait honoré si Eric voulait la voir et la jouer. Le monsieur étant un photographe pro, il se proposait également de faire quelques clichés de la rencontre entre cette pièce historique et Eric. Voilà comment tout a commencé, comment l’album a trouvé son titre (Booker = Bukka) et comment la piste éponyme a été enregistrée avec cette fameuse guitare. De son propre aveu, Eric attendait un déclic pour faire ce genre d’album, à partir de là, l’inspiration s’est emparée de lui, lui permettant de façonner ce superbe album.
Concernant la musique, les dernières choses que j’avais écouté d’Eric Bibb m’avait laissé un peu sur ma faim, pas assez blues à mon goût mais plus sur une tendance un peu trop « chanson ». Ce disque remet les pendules à l’heure. Il est très blues, mais les chansons sont magnifiques. Les textes sont recherchés (ce ne sont presque que des compositions d’Eric sauf Wayfaring Stranger, Nobody’s Fault But Mine et j’ai découvert un guitariste de blues qui est en fait un érudit. Eric Bibb est un lecteur avide. D’ailleurs « Turning Pages » parle de cet amour des livres depuis sa plus tendre enfance. Dès qu’il a su lire, le virus ne l’a plus quitté, à tel point que ses amis à l’école l’appelaient « The Brain » (pas celui du film avec Bebel, Bourvil et David Niven). Bref, ses lectures sont une grande source d’inspiration pour composer et ce disque en est une parfaite illustration. Et au passage, j’ai relevé pas mal de références de bouquins qui ont l’air très intéressants.
Le son de cet album est bien root. En écoutant au casque, on entend d’ailleurs parfois la respiration d’Eric. Le fait que les instruments soient très limités (guitare, 12 cordes, banjo, harmonica qui est excellent sur tout l’album) ajoute à ce côté minimaliste. Mais c’est aussi ce qui fait que ce disque est attachant. On entend toutes les parties, qu’elles soient instrumentales ou vocales. Pas de distraction, on est pris dans les mailles des chansons.
Habituellement, le blues acoustique me gonfle rapidement mais bizarrement ce disque n’y arrive pas. Même si toutes les chansons tournent sur un riff ou 2 répétés tout au long de la piste, il y a quelque chose dans ces chansons qui fait que cette galette est spéciale, que tout s’intègre parfaitement, les instruments, la voix et les textes.
Bref, vous aurez compris que j’aime ce disque et que je vous le recommande chaudement. Si vous utilisez Spotify, voici le lien vers l’album
Pour finir, voici mes 6 pistes favorites, sans ordre de préférence
Booker’s guitar
With my maker I am one
Wayfaring stranger (elle m’a fait chialer dès la première écoute celle-là)
New home
Turning pages
Everyday’s been sunday (une très jolie histoire si vous écoutez les paroles !!)
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