Attention ne considérez pas cette note comme des affirmations définitives, mais comme une base de travail et de discussion
Vous avez tous été confronté au jeu sur scène, et du son tout pourri qui détruit totalement tout le boulot que vous avez fait pendant les répètes.
Mais comment y remédier ?
Autant le dire tout de suite, ce n’est pas simple, c’est même délicat. Et aussi, surtout ne pas mélanger le son sur scène et le son en façade.
Pour le son en façade, il faut qu’il soit clair, chaque instrument bien détaché, et les niveaux sonores équilibrés. ça ne se fera pas par la panoramisation (déplacer les instruments dans l’espace stéréo) mais bien par l’équilibre et l’équalisation de chaque instrument. et aussi le niveau global du son en façade qui ne doit pas être bouffé par le batteur fou qui tape comme un sourd. il faudra bien tenir compte du niveau global par rapport aux instruments sur scène. le guitariste qui joue avec un mur de Marshall 3 corps, ça risque bien de noyer la sono de façade. il ne faut pas oublier que le soliste (chant, ou instrument) doit être en avant. il n’y a rien de plus pénible qu’un chanteur noyé dans le mix et couvert par l’accompagnement.
Pour mettre tout cela en oeuvre, il va falloir tout d’abord une sono potable, une table de mixage qui permet des réglages fins au niveau de l’équalisation de chaque piste, des bons micros.
Je ne reviendrais pas sur les différentes façons de repiquer un ampli, un clavier: micro, line out + D.I., chacun à ses propres recettes. n’oublions pas non plus que le son obtenu dans la salle de répète sera radicalement différent sur scène. donc le son peaufiné dans sa chambre avec son ampli a toutes les chances d’être pourri sur scène.
Mais imaginons que vous avez la bonne sono, que vous avez convaincu vos partenaires de ne pas jouer avec les amplis à donf, il va falloir donc insérer les différents instruments et micros dans la table de mix. ensuite, va commencer le vrai et délicat boulot du mix. un petit truc pour commencer: faites la balance à haut niveau. ensuite vous pourrez redescendre le volume général en étant sur que vous n’aurez pas de larsens. deuxième petit truc: faites la balance façade SANS les retours. ensuite faites la balance pour les retours. troisième truc: vous mettez le curseur de volume d’une voix à 0db (pratiquement à fond) et vous montez le gain jusqu’à saturation. une fois la saturation obtenue, vous redescendez le gain avant la saturation et vous pourrez ainsi moduler le volume sans distordre.
Sur votre table de mix, essayez de répartir les instruments et voix de manière géographique. ça permet de ne pas avoir à chercher le micro chant à droite ou a gauche quand le chanteur se trouve au milieu de la scène
Et là, une fois que tout est branché, il va falloir faire l’équilibre de volume de chaque instrument, individuellement et avec tout les autres. ensuite, voir si on ajoute un effet sur les instruments. en général, pas d’effet sur les instruments électriques et sur la batterie (je ne parle pas du gate ou de la compression, mais des reverbes chorus,…). on peut mettre une petite réverbe sur la caisse claire, mais légère. pour les voix et les cuivres, pour moi, c’est simple: une reverbe Hall à 30 % et c’est tout. si on peut modifier la longuet, c’est bien. mais pour ça je vous laisserais découvrir tout ça sur un lien.
Et là, vient le plus dur: l’équalisation. pas de miracles, mais peut être bien des recettes simples. pour cela, je vais me baser sur les recettes d’un site: http://www.ziggysono.com
Sur ce site, dans la rubrique téléchargement, vous trouverez entre autres un fichier « le_son.pdf » dans la rubrique téléchargement. bien que le site n’est pas mis à jour, ce fichier reste quand même une base plus qu’intéressante.
Alors, tout d’abord, pour détacher un instrument dans le spectre sonore global, l’équalisation permet de renforcer les fréquences propres à l’instrument. outre l’équalisation, la compression et le Gate seront des atouts supplémentaires. mais contentons nous d’examiner quelques recettes propres aux guitaristes et aux chanteurs. pour le reste, je vous renvoie à ce fichier que je garde toujours précieusement avec moi, sur mon ipad et mon iphone. et bien sur, cela suppose que vous ayez un équaliseur permettant ces réglages. voici donc quelques réglages préconisés par ce fichier:
GUITARE ÉLECTRIQUE :
son clean (funky)
- grave + 4 db à 250 Hz
- médium – 4 à 6 db à 800 Hz
- aigu + 2 à 4 db à 4 kHz
son clean (blues)
- grave + 4 db à 250Hz
- médium + 4 db à 1,2 kHz
- aigu + 2 db à 4 kHz
son saturé (blues,lead)
- grave +4 db à 250Hz
- médium +4 db à 1,2 kHz
- aigu + 2 db à 4 kHz
son saturé( moderne heavy)
- grave +10 db à 180Hz
- médium – 6 db à 800 Hz
- aigu + 6 db à 4 kHz
GUITARE ACOUSTIQUE
- grave +4 à 6 db à 160 Hz
- bas-médium – 4 db à 500 Hz
- médium -2 db à 1,6 kHz
- aigu + 2 à 4 db à 6 à 8 kHz
Note perso : pour éviter le larsen, faire une coupure franche à 400 hz
BASSE
- Relever les harmoniques graves et aiguës :
- grave + 2 à 5 db à 100 Hz
- bas-médium – 3 db à 800 Hz
- médium + 2 à 4 db à 2 kHz
- aigu – 8 db à 10 kHz
- passe-bas à 8 kHz
VOIX
Atténuer un peu les bas-mediums et relever les haut-medium fait bien sortir la voix :
- Filtre passe haut à 100 Hz
- grave + 2 db à 200 Hz
- bas-médium – 2 à 4 db à 350 Hz
- médium + 4 à 6 db à 2 kHz
- aigu + 2 db à 5 kHz
Note perso : l’intelligibilité de la voix se fait dans la zone 2khz-6khz. trop l’accentuer rendra la voix agressive. parfois, augmenter entre 250 hz et 600 hz peut donner de la chaleur à la voix.
Note perso : si votre chanteur à tendance à faire des vilains ‘pop’ dans le micro, coupez franchement à 100 hz et à 225 hz. faites lui dire dans le micro « mon papa est pompier à Perpignan »
En règle générale, évitez de booster les mêmes fréquences pour des instruments différents. si la grosse caisse et la basse ont une même fréquence amplifiée, ça fera une grosse bouillie.
Ensuite pour le mix général, vous pouvez appliquer ces réglages:
- grave + 3 db à 80 Hz
- bas-médium – 3 db à 350 Hz
- médium – 2 db à 2 kHz
- aigu + 2 à 4 db à 12 kHz
Pour ce mix général, évitez de grossir trop les basses et les aigus et de diminuer les médiums, sinon vous obtiendrez un son DJ disco.
Donc en règle générale, mettez en valeur les fréquences propres à chaque instrument, n’abusez pas de la révèrbe qui noie la voix ou l’instrument, si vous panoramisez, faites le avec délicatesse. surtout pour les instruments graves, car les fréquences graves n’ont pas de spatialisation stéréo. un caisson basse ou un ampli de basse peut se mettre n’importe où.
Bon ces quelques conseils/tuyaux ne sont pas une règle absolue, mais une base de travail. et ensuite il vous faudra faire le travail des retours. et là, ça va être un autre boulot, car il faudra trouver un équilibre propre à chaque instrumentiste. mettre la voix en avant dans chaque retour, inutile de reprendre la guitare solo si le guitariste joue avec l’ampli à don et si la scène est petite. pour ma part, mon ampli est à faible volume, et je repique celui ci dans mon retour, comme ça l’ampli ne gène pas trop les autres musiciens, et j’ai du confort d’écoute.
Tout ceci implique de ne pas céder aux caprices des musiciens, de parfois leur imposer une balance à laquelle ils s’habitueront très vite, et n’oubliez jamais que la puissance sonore n’est pas un gage d’énergie. un bon mix sera plus énergique qu’une bouillie infâme à fond les manettes.
Et dans le cas de répètes sans table de mixage, n’hésitez pas à régler chaque ampli pour que les fréquences ne se chevauchent pas, même si le son n’est pas tout à fait ce que vous souhaitez et répartissez bien les ampli dans la salle, et surtout, baissez le niveau !
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