J’étais allé voir Steve Lukather en concert en début d’année à Vauréal (la review du concert du 24 avril est ici) et j’en garde un très bon souvenir. Lors des nombreuses discussions qui avaient émaillé sa prestation, il nous avait dit que son nouvel album sortirait courant octobre et qu’il serait de retour pour défendre sa galette en novembre.
Et bien effectivement, j’ai reçu (merci Mascott Records) le disque en avant première et j’ai hâte d’être au mois de novembre, le 13 pour être précis et à l’Elysée Montmartre pour l’être encore plus, pour revoir Steve en chair et en os.
Car « All’s Well That Ends Well » est une pure merveille de guitare. Steve dit qu’il aime les disques très produits, et pour ce qui est des guitares, je peux vous assurer qu’il sait de quoi il parle et ce qu’il fait. Tous les sons sont à tomber par terre et en visionnant quelques vidéos du making off de l’album, on comprend pourquoi. Il y a du matos à disposition, certes, mais surtout, il y a les doigts du maître.
On va commencer par le seul point en retrait de ce disque à mes yeux, la voix de Steve. Je ne suis vraiment pas fan de sa manière de chanter. C’est bien exécuté, mais je trouve que ça donne un côté un peu « daté » aux chansons. Comme je ne suis pas à la base un grand fan de Toto, ça explique sans doute en partie ce ressenti, les vocaux de Steve faisant immanquablement penser aux chansons du groupe. Mais sur certaines pistes bien rock, ça envoie quand même. Je le trouve meilleur dans ce registre que dans le mid tempo un peu mou. Les goûts et les couleurs …
Passé ce petit bémol, j’ai vraiment beaucoup aimé ce disque, même s’il y a des chansons qui se détachent plus particulièrement du lot, surtout pour un guitariste. Par exemple, la chanson qui démarre l’album Darkness In My World avec sa grosse ryhtmique en rakakou (comme dirait le Judge), ou Flash In The Pan et You’ll Remember avec leur riff très hendrixien. Brodies en est aussi un parfait exemple. De manière générale, il y a sur toutes les chansons de ce disque de quoi se faire plaisir avec une guitare en main, même quand la chanson démarre sur un rythme plus lent. C’est d’ailleurs très agréable pour l’auditeur, car on n’est jamais enfermé dans un rythme pendant toute la durée d’une piste. Il y a toujours des variations de tempo et d’ambiance, ce qui évite la lassitude.
Un autre bon point, c’est qu’on n’a pas affaire à un disque de « branleur de manche » (‘scusez l’expression), il n’y a pas de pyrotechnie pour le plaisir. Il s’agit d’un vrai album de compositions et de chansons dans lequel la guitare est un vecteur d’expression et pas une excuse pour se faire mousser. Et même si le chant n’est pas ce que je préfère sur ce disque, il est également très agréable d’avoir des paroles (souvent assez sombres d’ailleurs, cet album ayant été enregistré après une période personnelle troublée, divorce, …). Bref, ce n’est pas un album de virtuose (même si Steve en est un et qu’il y en a des vrais morceaux dedans), mais un album de musicien. Et le signe indéniable, c’est que j’ai eu pendant plusieurs jours certains morceaux dans la tête.
Sans être un grand fan de Steve Lukather, j’ai vraiment beaucoup apprécié cet album et j’ai hâte de voir ce que ça va donner en live. Les personnes ayant déjà leurs places pour le 13 novembre (hein Matt) peuvent se lécher les babines, ça va déménager.
Setlist :
01 Darkness in My World
02 On My Way Home
03 Can’t Look Back
04 Don’t Say It’s Over
05 Flash in the Pan
06 Watching the World
07 You’ll Remember
08 Brodie’s
09 Tumescent
Mes deux favorites de l’album : On My Way Home avec son riff au placement rythmique tordu et Brodies très classic rock.
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