Jouer, répéter et enregistrer à la maison, le rêve. Mais comment faire pour monter le son quand les voisins ne comprennent rien à votre art ? Une solution : isoler une pièce – chambre, comble, cagibi, toilettes… – pour la transformer en studio musical sans engager une guerre nucléaire avec vos voisins mitoyens. mais comment s’y prendre ?
Comprendre le bruit pour mieux le traiter
L’intensité d’un son – ce que l’on appelle niveau sonore – se situe sur une échelle de référence : de 10 à 130 décibels. Cette échelle mesure la pression sonore liée à un son. Pour rappel, un son est une vibration qui se propage dans un milieu, le plus souvent l’air jusqu’à l’oreille.
Échelle de pression acoustique courante :
– de 100 à 130 dB : seuil de la douleur : marteau-piqueur, moteur d’avion à réaction au sol, concert de rock
– de 80 à 100 dB : bruits dangereux : passage d’un train, musique forte.
– de 60 à 80 dB : bruits fatigants : rue passante…
– de 40 à 60 dB : bruits gênants : conversation à niveau normal.
– de 10 à 40 dB : bruits légers : bruissement du vent dans les feuilles…
Contre le bruit : l’isolation à la rescousse
La mesure du bruit permet de définir un objectif d’isolation pour atteindre un niveau sonore cible. Pour être perceptible, toute amélioration acoustique – ce que l’on appelle l’isolation – doit être supérieure à 3 dB. En deçà, on ne ressent pas la différence.
Pour optimiser la performance acoustique d’une pièce, plusieurs matériaux peuvent être utilisés. Ils sont de trois catégories : absorbants, isolants, résiliants.
Les matériaux isolants (béton, briques, plâtre…) empêchent le bruit de passer d’une pièce à une autre. Les matériaux résiliants (liège, caoutchouc, ressorts … ) bloquent ou réduisent les vibrations mécaniques. Les matériaux absorbants (laines minérales, mousses, bois expansé…) réduisent la réverbération du bruit à l’intérieur de la pièce Les trois types de matériaux peuvent être utilisés conjointement pour maximiser le résultat.
Attention : un matériau absorbant n’améliore pas l’isolation acoustique, il permet de diminuer le niveau sonore à l’intérieur d’un local. Il permet donc d’éviter la réverbération si chère – ou pas – aux musiciens dans certaines circonstances. Le comportement acoustique d’un local est caractérisé par le temps de réverbération, noté « T ».
Comment choisir ses matériaux absorbants ?
Pour absorber le bruit, le matériau doit être poreux. les ondes sonores vont se répercuter sur les millions de petits orifice à 360° ce qui va nettement affaiblir leur effet lors du rebond. Il est plus facile de réduire les bruits aigus que les bruits graves car l’absorption est plus performante dans les hautes fréquences. L’absorption dans les fréquences élevées est obtenue facilement avec du feutre ou des textiles par exemple. cela peut constituer une première couche absorbante pour votre studio.
Il existe deux types de mousses acoustiques d’absorption : la mousse en polyuréthane et la mousse de mélanine. Les mousses en polyuréthane possèdent des formes avec des reliefs variés. Les mousses en mélanine possèdent plus de cellules que la mousse en polyuréthane et leur coefficient d’absorption est meilleur. Attention toutefois aux risque d’incendies !
Parmi les matériaux absorbants bon pour l’environnement, citons le liège, le chanvre (pour le sol par exemple).
Quels isolants phoniques pour une pièce ?
Panneaux isolants sous vide : isolation acoustique efficace, mais cher au m2
Laine de roche : excellent compromis efficacité / prix
Laine de verre : isolant fréquemment utilisé pour la conception de studios musicaux. Nécessite une épaisseur importante.
Ouate de cellulose : isolant léger, idéal pour les cloisons ou les faux plafonds.
Fibre de coco : capacités similaires à la fibre de bois.
Les plaques de plâtre, aussi connues sous le nom de « placo » sont très utilisées pour réduire de moitié les nuisances sonores d’un logement. Elles sont aussi adaptées à l’isolation acoustique des cloisons.
Comment limiter la propagation des bruits en dehors d’une pièce ?
Au delà du choix de l’isolant à poser aux murs , au sol et au plafond, l’important est de ne pas créer de points faibles dans votre isolation. Pour une isolation acoustique optimale pour la création d’un studio musical ou d’une salle de home-cinéma, vous choisirez donc de préférence une pièce sans fenêtres, en pensant aussi bien à l’isolation acoustique des murs qu’à celle du sol ou du plafond.
Processus et travaux pour isoler un studio musical
Il est nécessaire de bien prévoir l’emplacement des prise d’électricité et des luminaires. Il ne faut pas oublier une VMC pour renouveler l’air et éviter le trop plein d’humidité. Sur l’ossature existante de la pièce vous pouvez poser de la laine de roche, sur 20 cm d’épaisseur, deux couches des plaques de plâtre avec isolation acoustique renforcée, une moquette. Au plafond, des panneaux bois d’OSB. Au sol pourquoi ne pas ajouter du parquet en complèement. Il faut éviter au maximum les angles droits, la pièce ne doit donc pas être carrée ou rectangulaire et pour y contrevenir, la pose de planche de bois sur els angles est une bonne solution.
Si la pièce dispose d’une fenêtre, il convient d’opter pour du double voire du triple vitrage et d’étudier ses caractéristique phoniques. Pour une fenêtre insonorisante, il faut choisir le niveau d’affaiblissement acoustique cible. Cet indice d’insonorisation s’exprime en décibel dans le classement ACOTHERM. Ce classement définit 4 niveaux d’isolation en partant de 28 dB qui est adapté à des ambiances calmes jusqu’à 40 dB pour des ambiances très bruyantes.
Pour une isolation optimale des fenêtres, il est possible de remplacer de grosses épaisseurs de verres par des verres feuilletés qui intègrent un film en PVB (polybutyral de vinyle). Ce film PVB renforce le niveau d’isolation phonique tout en minimisant les épaisseurs de vitrage et donc le poids de verre et le prix de la fenêtre.
0 commentaires